annevaillant
Dans l'armoire
Le 10/02/2012
Dans une géométrie invariable aux couleurs obscures
la tête dans la nuit
une nuit égale
ses jambes sont dans l'armoire
l'armoire est dans la chambre
la chambre dans la maison
la maison sur l'eau
l'eau dans le carquois de sa solitude
heureusement! heureusement!
il y a l'oiseau
qui chante dans l'arbre
l'arbre dans son silence
un silence figé au temps de la mémoire
qu'elle regarde passer sur l'appui de la fenêtre
qu'aucun bruit d'ailleurs ne menace
car n'a-t-elle pas laissé le fer aux autres
qui ne peuvent plus sentir le parfum de la fleur
leur vie s'est tuée.
J'écris mon âme, je suis passionnée...
Le 17/11/2010
Une autre manière d'écrire, des phrases fleuves sans virgules et parfois sans verbes, c'est au lecteur de trouver le rythme. A d'autres moments des mots qui claquent, tombent comme un couperet. Il y a aussi du Céline chez elle dans cette manière de transcrire l'oral à l'écrit. (D'après l'article de Gaëtan Boltot du Journal de Saône-et-Loire).
L'auteure a publié quatre recueils de poèmes contes fantastiques et récits de voyage en revues. Elle a également écrit quatre nouvelles dont une a eu le prix des Caves Vinicoles de Lugny Chardonnay (71) et trois romans, "Une autre manière" "Demain comme hier" et "Entre" aux Editions L'Harmattan 5-7 rue de L'Ecole Polytechnique - PARIS V-
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Recueils de poésie
Le 22/11/2010
- Mes mains se regardent
- La tête par-dessus
- Inutile de frapper, c'est...
- Dans la parenthèse
Extrait : Dans la chambre fermée
Dans la chambre fermée
la femme
instille les noeuds
des fragrances du jasmin de l'asclépiade de l'humide
libations des jarres généreuses
quand la drapure se chamarre.
Dans les thyrses de mai
la femme
dresse la table sous l'ampoule nue
qui atomise les papillons de nuit
pour une funeste sarambande.
La nuit
la femme
ferme le volet sur l'effigie d'une journée guerrière
et des mains fécondes sculptent le rêve
arche belle pour les espèces du monde
toutes les espèces.
(Publié Cahier de l'Alpe- Grenoble)
Lautre regard de Circé (Mes heures dans tes mains)
Le 29/09/2011
Sur ma table
les fleurs de mai
les fleurs du poème
que tu m'as écrit
quelques mots un deux trois
trois peut-être
lesquels
les tiens les miens... les nôtres
que tu attendais que j'attendais que nous attendions
avant de connaître ils m'ont fait te reconnaître
ont remis mon corps à l'endroit
et a sourdi mon coeur que j'entends à nouveau
enchantements et sortilèges
Aujourd'hui
mes mains sur l'appui du souvenir que nul geste ne menace
j'écris auprès de tes lunettes en ostensoir
quand gagne le temps.
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Les deux vies de Perséphone
Le 02/10/2011
L'hiver s'en va. Les neiges fondent, neiges candides de mars qui dégoulinent des arbres des balcons des toits en musique cristalline sous les doigts du soleil. Elles se fondent en rigoles qui pataugent les rues les places, d'une pluie lavée et relavée où nagent ça et là des kirielles de boîtes vides de coke sprite bière, un hétéroclisme de choses jetées d'un geste lapidaire, les yeux dans le sans-gêne, chemin de ceux qui affirment haut et court "je ne suis pas comme ça".
C'est la vie de toi, l'homme, matricule de l'animal, de la bête parfois, car tu n'as pas changé ton histoire depuis son commencement. Ne vois-tu pas dans mes yeux le cri... pour une société belle ? Mais n'es-tu pas comme l'eau qui s'infiltre dans la faille? Ainsi saignent mon coeur!
Tu as trahi l'innocence en son inné et l'a livré aux hyènes, ces charognardes qui ont toujours faim. Ce sont ces mêmes cuirassiers qui furent aux rendez-vous dans les siècles passés, et le seront encore dans ceux à venir. Peu en doute. Ceux qui à coup de balles font gicler le même sang dans la danse des promesses, paroles obséquieuses. Je ne mange pas de ces mots là. Je n'en ai qu'un. Un seul : la vérité! Vérité! Vérité! Ne l'auriez-vous pas trouvée?
Je colle ma rage contre toi, l'homme. Je récuse ton hypocrisie, diablesse maléfique quand le ciel est si bleu entre les mains de ma vie.
Je songe à l'eau claire sur un lit de mousse dans un filet de source au règne du printemps. Je me revois ventre à terre dans les herbes folles du jardin dans la gloire des étés. Et le soir sous les branches de la treille qui pleurent, tous ensemble occupés nous étions à deviser quand, sous les doigts d'un piano, un air de rock'n'roll s'imprimait dans mon corps qui ne demandait qu'à vivre.
Et vous Femmes! Mes Anciennes! Rien n'est besoin de penser à vous car je ne suis que la même et la même c'est vous. Ne suis-je pas votre histoire? J'en aime chaque minute, chaque heure dans le vivant de votre être. De la rosée du matin qui laisse les cristaux en guipure sur l'herbe qui lève à peine, aux ombelles des cigües dans les feux du quinze août quand les agnelles pleurent leurs petits qu'on vient de leur arracher aux dernières vernaisons qui emmauvent la colline aux raisins bleus.
Aujourd'hui, j'habite tous vos gestes. Quand refaire du neuf dans de vieux pull over, consoler l'enfant qui pleure sa première dent de lait et cueillir les fruits du verger dans les derniers soleils.
Aujourd'hui, je sais où vous êtes. Sur un chemin, chemin bleu et rose, la route du coeur. (publié 2007, journal de femmes)
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De bien poignantes images !
Merci pour cette belle page.